Inscription
Dans le cadre du projet de développement de partenariat « Étranger·es, exclu·es et dissident·es en démocratie: histoire et perspectives philosophiques » financé par le Centre de Recherche en Sciences humaines du Canada (2023-2025), le colloque « Exclusions et dissidences démocratiques » aura lieu du 2 au 4 octobre 2024, à l'Université Laval. L'inscription est obligatoire et nous demandons aux participants d'avoir lu les textes avant le colloque. Ceux-ci vous seront envoyés par courriel.
Résumé
Le projet Étranger·es, exclu·es et dissident·es en démocratie: histoire et perspectives philosophiques, vise à examiner d'un point de vue à la fois historique et systématique les problèmes que posent certaines figures de « l’autre » pour les démocraties et à y apporter des solutions en partenariat avec des organismes sur le terrain. Les figures qui retiennent notre attention sont les suivantes : ÉTRANGER·ES : celleux qui se trouvent en dehors du corps politique démocratique et par opposition avec qui le demos, ou peuple, se définit (problème de la frontière); EXCLU·ES : celleux qui, étant sur place, se trouvent exclu·es pour différentes raisons et à des degrés divers (problème de l’intégration); DISSIDENT·ES : celleux qui choisissent de s’opposer activement à la démocratie ou de s’extraire de ses règles par perte de confiance, défiance, rébellion, marginalité, etc. (problème de l’opposition ou du refus de participation). Ces trois catégories nous permettent d'appréhender l’impensé de l’inclusion démocratique: celleux que la démocratie laisse à l’extérieur d’elle-même, par nécessité définitionnelle, manquement à ses propres principes ou au contraire au nom de ces principes mêmes.
De façon plus spécifique, le colloque « Exclusions et dissidences démocratiques » se veut une occasion de faire dialoguer différentes approches et sous-champs de la philosophie politique contemporaine qui s’intéressent à la théorie de la démocratie et de la citoyenneté démocratique. En mettant en regard les débats sur la clôture du demos avec les réflexions sur la citoyenneté de seconde zone, il vise à interroger les différentes logiques d’exclusion internes et externes à l’œuvre dans les démocraties et à débroussailler les liens — d’implication ou de simple contingence — entre ces logiques constatées et les principes et idéaux au fondement de la théorie démocratique. En mettant en regard ces logiques d’exclusion avec les formes de dissidence qui trouvent une résonance croissante dans les sociétés démocratiques — c’est-à-dire cet ensemble aux contours flous d’attitudes et de pratiques témoignant d’un rejet des normes et des procédures démocratiques pour la résolution des désaccords politiques (action violente, extrémisme politique, mais aussi désinformation et tentations épistocratiques) —, il espère contribuer à éclairer et compléter les discussions en cours sur la fragilité préoccupante des démocraties aujourd’hui.
Programmation
Mercredi 2 octobre
9h-10h
Naïma Hamrouni (UQTR): Domination herméneutique et gaslighting médical en contexte néocolonial
10-11h
Juliette Roussin (ULaval): La mésinformation démocratique comme forme de dissidence
11h30-12h30
Florent Guénard (Université Paris-Est Créteil): L'adhésion à l'autoritarisme
13h30-14h30
Patrick Turmel (ULaval): Ce que l'argent fait à la démocratie. Inégalités économiques, exclusion citoyenne et dissidence démocratique
14h45-15h45
Charles Girard (Lyon 3): Paroles contre paroles. Les conflits internes à la liberté d'expression
Jeudi 3 octobre
9h-10h
Arash Abizadeh (McGill): La passion, l'action et le mythe du concret
10-11h
Sylvie Loriaux (ULaval): L'exclusion comme dépersonnification juridique. Un regard kantien sur la situation des réfugiés
11h30-12h30
Martin Deleixhe (Université Lubre de Bruxelles): L'internationalisme ouvrier, une expérience démocratique? Sur l'activisme politique des exilés
13h30-14h30
Jérôme Gosselin-Tapp (ULaval): Acceptabilité sociale, légitimité et exclusion
14h45-15h45
Hourya Bentouhami-Molino (Toulouse): Démocratie et chasse à l'étranger
Vendredi 4 octobre
9h30-10h10 Sophie Savard-Laroche (Laval) : La rationalité comme critère d’exclusion.
10h10-10h50 Yann Robert (Lyon 3) : Du domaine à la domination : les effets d’exclusion politique et économique du droit de propriété.
11h-11h40 Thomas Charrayre (Sciences Po Paris) : Contre la théorie ? Contre la démocratie ? Faut-il considérer la pensée conservatrice comme dissidente ?
11h40-12h20 Louis-Pierre Côté (UQTR) : Évaluer les perspectives réformistes et abolitionnistes pour une transformation sociale radicale de la police et des prisons.